Children of the night
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Children of the night

...Will you survive ?...
 
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 Le jour décroit ; la nuit augmente, souviens-toi ! {ft. Rembrandt}

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Pandore Abhainn


Pandore Abhainn


Messages : 18
Date d'inscription : 01/04/2010

Feuille de personnage
Lieu de vie: Nomade, mais préfère Londres.
Relations:

Le jour décroit ; la nuit augmente, souviens-toi ! {ft. Rembrandt} Vide
MessageSujet: Le jour décroit ; la nuit augmente, souviens-toi ! {ft. Rembrandt}   Le jour décroit ; la nuit augmente, souviens-toi ! {ft. Rembrandt} Icon_minitimeMar 7 Sep - 19:35



Le jour décroit ; la nuit augmente, souviens-toi ! {ft. Rembrandt} Pandor10




« Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible
Dont le doigt nous menace et nous dit "Souviens-toi !" »


tictact.tictac.tictac.tictac.
La boîte me fouille. Ses grandes mains agrippent mon coeur et elles le serrent, fort. Fort. Elle plonge ses griffes tout au centre, où il reste de la lumière, et elle souffle sur la flamme. Elle souffle, et je ferme les yeux. Pour partir. Loin d'ici. Loin de la pluie. Loin des souvenirs, du lac. Et je pars, loin des murmures, dans un monde rempli de vide, de rien. Et je m'isole dans ce néant, alors que mon faux coeur rate un battement, puis deux... qu'il ralentit... et encore... pour s'éteindre. Pour mourir. Parce que la boite et son vice vient d'avaler la bougie. Qu'elle vient d'avaler le feu de mon coeur, dans sa bouche sans langue, dans sa bouche sans dent. Parce qu'elle ouvre les yeux. Qu'elle libère ses tentacules immatérielles, son poison, son Mal. Et je sens mon corps froid s'envelopper dans l'ombre. Des bras invisibles, puissants. Et je me soulève, alors que la boite, de son côté, agrippe fermement ma jambe, vorace.
Comme un ventre sur pattes, elle tient bon, et elle suit. Elle me suit partout où je vais, alors elle s'agrippe pour être certaine de ne pas rester à l'écart. Parce que c'est ce qu'elle doit faire, et parce que si jamais elle venait à être abandonnée, je disparaîtrais dans l'Océan comme un grain de sable.

Dans le noir. Je sombre. Incapable de bouger. De parler. Incapable de crier.
Devant moi, Il est là. Debout.
Pandore tressaillit. Son regard vide fixe le ciel. Il ne cille pas.
Je ne vois qu'une silhouette. Mais c'est lui. Je le sais. C'est sa silhouette. Sa carrure. Dans la porte ouverte. Viens ! Viens !
Ses bras se referment autour de Rembrandt. Ses ongles frôlent sa peau délicatement, sensation qui arracherait un frisson à quiconque sait ce qu'une simple griffure de Damné occasionne.
Je dois y aller. Mais je bouge pas. Je reste caché. Dans la grange. Où il fait noir. Où il peut pas me voir. Je reste caché derrière le foin. Et je ferme les yeux... parce que de toute façon, je vois plus rien. La peur me rend aveugle. Derrière des larmes. Alors je ferme les yeux, et je plaque mes mains sur mes oreilles. Pour ne plus entendre sa voix. Ses mots. Ne plus l'entendre. Viens ! Pandooore ! Allez !
Rembrandt continue d'avancer. Il sort des ruelles sombres et s'engage sur un trottoir éclairé. Le chemin s'annonce long et pénible sous cette pluie infernale. Les voilà détrempés jusqu'aux os, déjà. D'un spasme, Pandore agrippe la nuque de l'homme, et l'empoigne avec force. Ses sourcils se froncent, ses dents se serrent, dévoilant des canines acérées.
Il prend mes cheveux. D'une bonne poigne, et me tire vers l'avant. Me traine. Il rit je crois. Mais je sais pas. Parce que moi, je vois rien, et j'entends rien. Rien du tout. Je l'entend pas lui. Lachlan. Lachlan. Tu m'écoutes quand j'te parle ? La grange c'est...

« ...c'est pour les porcs, merde ! Sors de là ! »

Un orteil. Qu'elle avale. La gourmande.
La boite se balance un moment. Frémit. Elle gémit même, avide de souvenirs et de douleur. Alors que Rembrandt, lui, continue son chemin rajustant sa prise sur le corps inerte de Pandore.
Mes genoux s'éraflent dans la boue et dans les pierres. J'essaie de le retenir, de me défaire de sa poigne. Mais sa main est trop forte. Lachlan est trop fort.
J'essaie de me redresser. Mais son bras reste le long de son corps, me forçant à ramper au sol. Comme un insecte. Dans la boue et dans l'eau. Les pieds nus sur les aspérités, les talons trainant dans l'herbe fraiche et humide. J'arrête de me débattre, de toute façon ça ne peut être que pire. Pire que ce qu'il m'attend. Pire que ça. Alors j'arrête de bouger. Et je le laisse faire. S'il veut prouver qu'il est fort. S'il veut prouver que je ne suis rien. Rien qu'un poids mort, qu'il le fasse. Qu'il tire. Qu'il me traine. Qu'il continue. De toute façon. C'est bientôt fini. Bientôt. Lachlan. Lachlan. On va faire un tour au lac, allez !
Soudainement, sa poigne se relâche sur la nuque de Rembrandt. Maintenant, ses bras enlacent son cou puissant, et son visage vient se lover contre sa peau. Son regard n'est plus aussi vide, on pourrait presque croire qu'il est revenu à lui. Ses lèvres bleuies chuchotent et couvrent sa peau de faibles baisers, presqu'inperceptible sous cette pluie glaciale.

Sa langue lèche. Les orteils sont mangés. Et elle en redemande. La coquine.
J'ai jamais gardé de souvenirs précis. Tout était flou. Toujours trop flou. Trop flou pour y voir clair. Pour se faire une idée de la scène. Mais là. C'est tellement ça. Tellement vrai. C'est ce qui s'est passé. C'est ce qui s'est véritablement passé. Et c'est pourquoi je l'ai oublié. Parce que c'était la clef. La clef de tout. Des souvenirs. Des mots. Des sens. Des mots. Dans ma tête. De sa voix. De son rire. Méchant. Son rire. Le rire de Lachlan. Fort. Hystérique. Le rire de papa.
Quand il ma jeté de toutes ses forces sur le quai. Sur le ventre, parce que c'est vers l'avant qu'il m'a relâché. Son rire quand il a jeté sa bouteille à l'eau après avoir vidé le fond de son contenu sur mon dos mouillé. L'alcool empeste. J'essaie de me relevé, et je cherche un appui. Mais je sais pas où je suis. Mon esprit est ailleurs. Toujours sur la route, en train de se faire trainé jusqu'ici. Alors je tente de me redressé, mais je glisse. J'ai plus de force. Ça tourne. J'ai mal aux cheveux. Et en plus je vois rien. Parce que je pleure. Le comble. Ah non, non ! Tu bouges pas toi.
Son pied me cloue au sol. Pourquoi tant de cruauté ? Parce que. Voilà tout. Parce que c'est un humain. Parce que les humains sont étranges. Et c'est maintenant que je le comprend. Après cent, deux-cents, trois-cents ans. Je sais plus. Mais c'est là que je le comprend. Je veux dire, que je comprend ce qui s'est réellement passé. Pourquoi. Pourquoi ça.

Pandore murmure. Des mots lents. Méchants. Alors que Rembrandt continue sa route. Le vacarme de la pluie enterre sans doute sa voix faible. C'est pourquoi il continue sans s'arrêter. Sans s'inquiéter. Pour lui, Pandore est absent, un poids mort.
Il rit encore. Et moi, je parviens à revoir le monde. Le ton sombre du décor. Je tourne ma tête et je colle ma joue sur le bois mouillé. Et la pluie cingle mon visage. Comme elle était en train de le faire partout autour de moi. Les nuages bas. Lourds. Les roseaux plus loin, qui entourent une partie du lac et qui se balancent dans la tourmente. L'herbe là-bas. Qui suit le sentier. Où on voit nettement mes traces. Celles de mes talons trainés. Et derrière la colline. C'est la maison. Où maman est. Et ici. Ici. C'est le quai. Où papa est. Avec son fils. Avec Pandore. Ici, on t'entendra pas beugler, si tu fais trop de bruit.
Je comprend pas. Je comprend pas.
Ses bottes tapent mes jambes. Les écartent. Il se penche. À genoux. Agrippe ma ceinture. Redresse mon bassin. Et moi je fais rien. Je dis rien. Je bouge pas. Et lui... lui... Lachlan... Lachlan...
Les larmes noient mes yeux. Je comprend pas. Pourquoi. Moi ?
Il se place. Prend mes hanches. Approche mon cul. Écarte mes fesses.
Lachlan. Lachlan.
Papa.

Ici on m'entendra pas beugler. De toute façon il pleut. Et les gouttes font trop de bruit. Et j'ai l'impression d'entendre que ça dans ma tête. Les gouttes sur l'eau. Dans un vacarme. Qui couvre mes cris. Mes larmes. Ta gueule ! Ta gueule !
Si tu comprends pas pourquoi, c'est parce que c'est ta faute. Et que t'as pas compris ce que t'a fais. Et que t'as mérité tout ça. T'as mérité ce qui se passe. Ici. Au lac. Sur le quai. Quand il pleut. Quand il pleut au lac, sur le quai. Avec Lachlan.
C'est ta faute. À toi seul. Juste toi. Si tu comprends pas, c'est pas grave. Parce que c'est trop tard de toute façon. Tu mérites. Ce qui t'arrive. Alors endure. Souffre. Et punis-toi.
Si tu veux te plaindre, plains-toi sur toi.
Si tu veux te venger, fais-le sur toi.
Parce que c'est ta faute. Et entièrement la tienne.
Alors si tu veux maudire quelqu'un, maudis-toi. Toi. Maudis. Toi.

Rembrandt arrive enfin. On ouvre la porte. À l'intérieur on regarde l'homme d'une drôle de façon. Le personnel de nuit, connaissant bien l'homme, dévisage. Le corps dans ses bras, le corps d'un petite garçon mouillé, presque nu sous son unique grande chemise. On lève un sourcil, imaginant certaines choses. Mais le personnel est poli. Il ne pose pas de question, et se contente de saluer comme il le sied. On vouvoie et puis c'est tout. Parce que Rembrandt à mieux à faire que de papoter, et il monte à l'étage où se trouve sa suite. Les objets saints défilent. Pandore tremble. De son côté, les souvenirs remontent. Les larmes coulent.

Un talon c'est si bon. Un deuxième ? Serait-elle affamée ? L'avare.
Pandore. Deviens maudit. Maudis-toi. Et quitte ton corps. Ton nom. Ta vie. Quitte l'Enfer, et deviens un Créateur. Un Ingénieur. Imagine ton chaos. Propage-le. Et répand ton crime. Ton propre Enfer. Fais-le sentir. Fais-le jubiler. Fais-les trembler de peur. Assoiffe-les. Affame-les. Empoisonne-les. Maudis-les. Tue-les. Fais leur sentir ce que ça fait, de souffrir. Pour de vrai. Pas pour faire semblant ou quoi. Fais leur regretter d'être si heureux. Si parfait. Dans leur famille. Avec leurs parents. Leurs amis.
Pervertis-les. Rends les pères violents. Les mères négligentes. Les père incestueux. Les mères malades. Les pères aveugles. Les mères lascives. Détruis. Tout. Les familles, les amis. Assèche leur joie. Comme il a fait. Pour toi. Et prend cette boite avec toi. Et écoute-la. Suis-la. Aime-la. C'est tout ce qu'il te reste sur cette terre. Tout ce qu'il te reste de précieux. Avec elle, accomplis. Distribue tes commandements et tes lois. Avec cette boite. Venge-toi. Venge-ta mort, Pandore !

Un Genoux. C'est bon. Et goûteux. Quelle gourmande !
Il tient ma tête contre le quai. Il continue. Plus fort. J'ai beau crier. Pleurer. Bouger. Je peux pas. Je peux plus.
C'est fini. Fini. Pour toujours. Parce qu'il te laisse-la, inerte. Subconscient de tout. Sans force. Tu veux dormir ? Ferme les yeux. Dors. Repose-toi. Parce que c'est fini.
D'un coup de pied. Tu bascules. Tu tombes. Dans l'eau. Et tu t'enfonces. Comme une pierre. Vide d'énergie. Mais plein. Plein de haine. Tu coules. Et tu sombres.
Et une Cuisse. Tellement ferme. Tellement doux. Quelle vorace !

Pandore sursaute, et se réveille. Le jour se lève. La lumière filtre faiblement derrière les rideaux. Son corps gît sur le sol dur. Sa chemise et ses cheveux sont secs. Et d'où il est, par-terre, il aperçoit des pieds plus loin, et des jambes. Il se redresse un peu à l'aide de ses mains. Rembrandt dort dans un fauteuil. Le poing sur la joue pour tenir sa tête. Nebel dort aussi, paisiblement à ses pieds.
Pandore se lève. Déstabilisé. Son corps le pèse. Et sa jambe le leste. À genoux. Parce que debout, c'est impossible.


« … Rembrandt ! » Sa voix tremble. Il ne bouge pas. S'approche pas. Il reste là. À l'écart.

Ce dernier ouvre les yeux. Et il voit Pandore, à genoux. Devant lui. Sur un tapis ambré. Pandore en larme. Parce que la boite est là. Parce que la boite... est ouverte. Qu'elle est là. Et parce qu'elle a avalée. Toute une jambe. La jambe droite de Pandore. Parce que, durant sa crise, elle est devenue folle. Qu'elle a mangé un orteil, puis deux.... trois... le talon... puis le genoux... et la cuisse...

« Rembrandt !... aime--... aide-moi... Rembr... »

Sa silhouette vacille, s'estompe. Ses contours s'effacent, et il finit par disparaître. Rembrandt, confus, se lève en sursaut. Nebel l'imite, aux aguets. Surprise. Un Pandore assoupit, sur le lit. En boule. Une jambe dépliée qui fume légèrement. Parce qu'un rayon de soleil traverse les rideaux mal fermés, et frappe sa peau. Surprise. Une boite ouverte. Qui se ferme. Et qui laisse échapper une plainte. Grave. Basse.
Pandore, allongé, ne bouge pas. Il dort paisiblement. Étonnant. Pour un Damné. Un être de nuit qui ne dort pourtant jamais. Alors que là, il dort à poings fermés. En position feotale. Tourné de sorte qu'on puisse voir sa jambe droite où trône fièrement une marque de brûlure. Au niveau de la cuisse. Comme une délimitation du travail déjà accomplit. Parce qu'une prochaine fois, elle débutera à partir de là, sans doute. Et qu'elle continuera. À monter. Et manger. Dévorer. Tout. Jusqu'à tout avaler...

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Le jour décroit ; la nuit augmente, souviens-toi ! {ft. Rembrandt}

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